45-Baredely

Gandeze jette un œil circulaire et s’arrête sur Léo, allongé sur une civière, inconscient.

  • Comment ça se fait qu’il ne se réveille pas ?

Deux hommes entrent précipitamment dans l’entrepôt.

  • Une voiture vient d’arriver !
  • Planquez-le et dispersez-vous ! Il est possible que ce soit Baredely. Vous savez ce que vous avez à faire ! Grouillez-vous !

Gandeze sort, escorté des deux hommes qui sont venus le prévenir.

Un homme de forte corpulence sort péniblement de la BMW. Il tend une main grasse à Gandeze qui la serre avec dégout.

  • Tu te déplaces en personne… Quel honneur !

Baredely laisse échapper un sourire qui lui remonte les joues et lui donne un air bonhomme, mais très vite le sourire s’efface et sa physionomie devient désagréable.

  • Des nouvelles de tes hommes ?
  • Léo n’est pas rentré.
  • C’est ce que j’ai entendu dire. Il s’est fait buter ?
  • C’est pas son genre de ne pas donner de nouvelles.
  • Il n’aurait pas décidé de disparaître des fois ?
  • Tu oublies à qui tu as affaire.
  • C’est vrai que c’est toi qui l’as formé.

Baredely est soucieux, il resserre les pans de sa veste en tirant sur son cigare.

  • Mais y’a un truc qui cloche Gandeze. J’ai du mal à te croire.
  • Qu’est-ce que tu t’imagines ?

Baredely laisse échapper un nuage de fumée nauséabond.

  • Je m’imagine que tu n’es pas correct avec nous.

Gandeze, vif comme un prédateur, broie le poignet de Baredely qui en lâche son cigare. Leur regard se croise, dur et affuté.

  • Je m’occupe de Léo, t’as compris ? On le retrouvera. Mort ou vif.

Baredely se dégage de l’étreinte.

  • Qu’il n’y ait pas de malentendus entre nous… Je le veux vif, t’as compris ? Je t’interdis de le buter ! J’ai des projets pour lui qui sont plus importants que ta rancœur. Et Sam ?
  • Ces deux-là sont inséparables…
  • C’est très ennuyeux tout ça. Tu as reçu les ordres ?
  • On déménage. Mes hommes sont déjà en train de plier.
  • Parfait.

Baredely lui tend à nouveau sa main molle.

  • Je te souhaite de les retrouver avant de quitter le pays.

Il monte dans la voiture lourdement, Gandeze referme la portière. Baredely ouvre la vitre.

  • La clé a perdu la moitié de sa valeur, c’est regrettable !
  • Je t’ai déjà dit qu’on les cherche activement. Personne ne peut passer entre les mailles de nos filets.
  • C’est pourtant ce que font tes protégés !

Il referme sa vitre, le chauffeur démarre. La voiture noire disparait à travers les entrepôts. Gandeze broie sous son talon le cigare de Baredely.

©lenferdudecor

46-Dans la nuit

Retour à l’accueil