André pénètre dans une vaste salle sans fenêtre mais puissamment éclairée par des rampes qui pendent du plafond. Léo gît dans un aquarium à taille humaine, le visage couvert par un masque à oxygène. Un système de levier hydraulique est en train de le soulever et le dépose sur une table d’opération. Le professeur examine une cicatrice. Il lève la tête à l’arrivée d’André. Ils se serrent la main et se penchent sur le corps inerte.
- La ressemblance est saisissante. Comment va-t-il ?
- Ce repos forcé va lui permettre de reprendre des forces.
Le tatouage d’Adrien a été reproduit sur sa poitrine, ainsi que l’impact de la balle qui l’a blessé, la plaie est en cours de cicatrisation. Le médecin fait pivoter Léo sur le côté, il n’a plus ni tatouage sur l’omoplate, ni blessure. Il observe la qualité de sa peau. André siffle, admiratif.
- Vous êtes un artiste dans votre genre !
Le toubib relève ses lunettes sur son front, satisfait.
- Nous avons aussi la chance d’avoir un client dont la peau réagit bien au traitement !
Un pan de mur est couvert de plaques lumineuses sur lesquelles sont fixés des agrandissements de photos prises sur le corps d’Adrien lors de son séjour à l’hôpital d’Evry et de Léo avant ses diverses modifications.
- Est-ce qu’il sera bientôt prêt ?
- Je commence la phase de réveil aujourd’hui.
- Que dit Gandeze ?
- Tu le connais. Il voudrait déjà le voir sur pied !
André observe Léo.
- Vous avez fait un travail remarquable. Il mènera à bien cette mission ?
La voix de Gandeze tonne dans leur dos.
- Qu’il le veuille ou non, ça ne fera aucune différence.
Gandeze ne cache pas sa satisfaction. Il serre la main d’André.
- J’ai pris on va dire, quelques dispositions, n’est-ce pas Doc !
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