58-Entrainement

  • C’est bon je fais une pause !
  • Non, tu recommences !

Cela fait une semaine que Léo a entamé son entrainement. Physiquement, il récupère assez vite mais moralement il a la haine et plus les jours passent, moins il supporte d’être harcelé de questions sur une famille qui est la sienne mais qui lui est étrangère. Il n’a pas envie de les connaître. Léo soupire excédé mais s’exécute. Il remonte péniblement à la force des bras l’échelle de corde, il redescend en serrant les dents. L’homme affalé dans un fauteuil le regarde sans complaisance.

  • Tu peux venir t’asseoir. Il faudra faire mieux que ça.
  • Ben voyons.

Léo le rejoint en frottant ses muscles endoloris. Il se laisse tomber sur une banquette et porte une canette à ses lèvres. Le type affiche une photo sur le mur.

  • Et ça c’est qui ?
  • Madeleine Sperline.
  • Mais encore ?
  • Surnommée Mady.
  • Mais encore ?

L’instructeur lève les yeux de ses fiches. Léo le regarde avec hargne.

  • J’ai faim.
  • Mais encore ?
  • L’ex copine du frérot.
  • Et lui ?

Il brandit une photo de son père. Léo broie la canette vide entre ses mains.

  • Tu te fous de moi ou quoi ? Il se lève d’un bond. J’en ai marre de tes questions à la con !
  • J’attends une réponse !

Léo se tourne vers lui, menaçant.

  • C’est son père ! Son père !
  • Le père de Mady ?
  • Arrête de me faire chier ! Ça fait cinq fois que tu me poses cette question tu le fais exprès !
  • Et ?
  • Et quoi bordel !
  • Plus tu y mettras de la mauvaise volonté, plus ça durera.
  • Va te faire foutre !

L’homme jette un œil aux deux gardes en faction de chaque côté de la porte.

  • Ramenez-le dans sa suite. Donnez-lui son repas et extinction des feux, il est fatigué.
  • Qu’est-ce que tu racontes ?

D’un bond Léo passe par-dessus la table pour se jeter sur lui. Ils tombent à la renverse.

  • C’est pas la peine de me prendre la tête avec tes salades, je ne ferai rien pour vous t’entends !! Rien !!

Les deux baraqués interviennent pour les séparer. Léo est emmené de force à l’extérieur de la pièce et traîné à travers des couloirs jusqu’à sa cellule. Ils le poussent à l’intérieur. Léo se rue sur la porte et la laboure de coups en hurlant. Hors d’haleine, les poings douloureux, il se laisse glisser au sol. Il respire fort, essaie de prendre sur lui pour se calmer mais la rage lui opprime la poitrine.

©lenferdudecor

59-Zappée

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