Dans le jardin, seuls les cris aigus de la maman résonnent. Il n’y a plus de rires d’enfants. Mathilde aperçoit Vincent Bicalène qui revient de son jogging et se précipite dans ses bras.
- Les enfants ont disparu !
Il la regarde hébété en enlevant son casque de walkman.
- Qu’est-ce que tu dis ?
- Je ne trouve pas les enfants ! J’ai fouillé partout ! Ils jouaient dans le jardin !
- Ne t’inquiète pas, voyons, ils jouent à cache-cache !
Elle l’empoigne au col, suppliante.
- Je te dis que je ne les trouve pas !
- Calme-toi, Mathilde, tu paniques toujours pour un rien. La dernière fois c’étaient les clefs que nous avons retrouvées dans ton sac d’ailleurs.
- Ce ne sont pas des clefs, Vincent ! Ce sont nos fils ! Nos enfants !
Elle serre contre sa poitrine une chaussure. Vincent la lui prend.
- Qu’est-ce que tu fais avec ça ?
- C’est celle d’Eddy ! Je l’ai trouvée dans le jardin !
La physionomie de Vincent change brusquement. Il regarde autour d’eux, s’avance dans le jardin.
- Tu as sonné chez les voisins ?
- J’ai fait tout le quartier !
- Ils doivent bien être quelque part !
- Je ne sais pas ! Je ne sais pas ! Adrien ! Eddy !
Le père se met à chercher dans le jardin. Elle le suit.
- J’ai déjà regardé !
- Et dans la maison ?
- Aussi ! Même le grenier, la cave !… Eddy ! Adrien !
- Tu as appelé la police ?
- Ils arrivent.
Par terre gisent les jouets des enfants.
©lenferdudecor